Un livre circule de 1851 à nos jours, de New York à la Belgique via la France et Saint-Pétersbourg, entre autres. Comme Aladin dans sa lampe merveilleuse, le narrateur du roman suit les pérégrinations de son ouvrage qui passe de mains en mains, est vendu, offert, perdu, trouvé, volé, caché, prêté, enseigné, traduit, illustré, oublié ou mis au rebut ; parfois aussi, il sert de talisman ou de reliquaire. Il traverse les époques et les vicissitudes du monde en observateur et côtoie d’autres livres sur les rayonnages avec lesquels il entre en dialogue.
Celui qui parle, c’est Ishmaël, le seul rescapé du naufrage que relate le roman. Il sait qu’il n’est pas innocent, ni intact, mais indemne : il a échappé à la damnation. Témoin de la cruauté du destin, de la gangrène de la violence, de l’étouffement des consciences par la peur, il entrevoit ce qui permet de les surmonter, et qui l’a sauvé.
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