L'un des pères de la théorie de la régulation propose une réflexion sur les voies à emprunter pour faire de l'économie sociale et solidaire une alternative crédible au néolibéralisme. Un nouvel opus de la collection " Mondes en transitions ". Après trois décennies de confiance dans les mécanismes de marché, le début de la décennie 2020 semble marquer le retour d'un État protecteur des citoyens et assureur des risques systémiques. Est-ce le début d'une nouvelle époque d'interventionnisme ? Sommes-nous condamnés à observer un énième mouvement de balancier entre État et marché alors que, de longue date, l'économie sociale et solidaire (ESS) a proposé une troisième voie ? Comment expliquer que l'ESS ne se soit pas constituée en une alternative largement discutée dans la société et la sphère politique ? Pourquoi n'est-elle pas davantage présente dans les débats sur ce que pourraient ou devraient être les régimes socio-économiques de l'après covid-19 ? Est-il fondé de voir dans la proposition des " communs globaux ", théorisés par Elinor Ostrom, l'expression d'un renouveau de l'ESS ? Pour répondre à ces questions, l'économiste Robert Boyer développe une approche comparative qui croise théories économiques et analyses historiques.