Ceci est une histoire vraie, je l’ai (en partie) imaginée - pour paraphraser Boris Vian. Celle d’un homme qui ne fut jamais à sa place, qui ne mena jamais la vie qu’il voulut. Mais quelle vie aurait-il voulu vivre ? Personne ne le sut vraiment, lui encore moins, qui ne put se dépêtrer des mailles du filet de l’existence autrement que par des actions ou comportements erratiques. Il ne s’agit pas de le réconcilier avec son passé, sa famille ou ses proches. Pas plus de lui pardonner ce qu’il a fait, ou surtout ce qu’il n’a pas fait. De le rendre meilleur ou moins bon. Cet homme aurait sûrement pu, lui aussi, à travers ces pages, raconter sa vie, exposer ses vertiges, ses troubles, ses angoisses. Son existence bancale, ses addictions, une vie qu’il a surtout subie, ses conséquences. Il les aurait racontées – lui aussi – non sans humour, poésie et finalement, amour. Comment il a vécu... à sa façon. Cet homme, c’est mon père. J’imagine dans ce livre ses dernières pensées.