Mirages et naufrages, c’est la mer qui pénètre jusque l’âme des hommes et des marins pour s’évaporer et les laisser desséchés par le sel. Ses mugissements, ses caresses et ses gifles, le chant des sirènes. Ce sont les rêves de traversée, les aspirations, l’exil et les confins, ce qu'on projette ailleurs et ce qu’on trouve à l'arrivée, quand, dans le sillage du bateau se perdent les illusions du navigateur. La mer des Siciliens, omniprésente, et la mer des faux pêcheurs, des touristes pour qui elle n’est qu’un jeu. Le ressac qui accompagne les rêveries d’un capitaine solitaire prisonnier de son bateau-citerne sur cette méditerranée si petite, et si périlleuse, parfois, à traverser. Même Rome se transforme pour un jour dans l'imagination fiévreuse d’un petit garçon myope en un espace enchanté de mystère et de mirages, d'émerveillement et de cruauté. Et chaque fois, au rythme des vagues, à leurs aigus, les promesses d’un ailleurs toujours inaccessible, le rêve de liberté et toutes les promesses vaines.
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