Au carrefour, il attend depuis des mois le retour de celui qui l’abandonné... une âme sensible en est émue.
« Cracovie pue réellement, surtout l’été. Une odeur de tous les diables. Pas seulement les gaz d’échappement des automobiles souvent mal réglées. Pas seulement les fumées des usines que le vent rabat parfois vers la ville. Il y a aussi l’odeur de la pisse humaine en particulier ; celle des chiens, c’est différent, peut-être parce que les chiens mangent à peu près tous la même chose, chiens de riches ou chiens errants ; surtout les chiens errants, d’ailleurs. »
Tout en sensibilité et en demi-teinte, l’écriture de Manon Torielli, sans aucun pathos, fait merveille dans l’évocation de cette fidélité canine.
J’ouvris un œil, un visage était près du mien, deux grands yeux noirs me regardaient avec compassion ; ma pestilence n’avait pas l’air de gêner cette personne, dont l’odeur et l’allure étaient celles d’une femme jeune et très élégante.A PROPOS DE L’AUTEURNaissance à Aix-en-Provence le 23 novembre 1955. Manon Torielli obtient sa licence de Lettres à Nice et sa maîtrise à Aix-en-Provence. Elle écrit depuis fort longtemps : poésie, récits fantastiques, contes, romans, entre autres policiers, nouvelles. Mais elle a aussi beaucoup joué au théâtre : Molière, Camus, Sartre, des adaptations de Kafka, de Vian, de Zola, du Brecht, du Obaldia, du Tennessee Williams, du Loleh Bellon… Elle a animé des ateliers de théâtre avec les adultes et les adolescents et monté beaucoup de spectacles (Marcel Aymé, Giraudoux, Anouilh…). Elle a également participé à un atelier de clown contemporain animé par Brice de Charentenay (La Compagnie du Grain) et a fait partie d’un petit ensemble choral. Au quotidien, elle est professeure de Lettres et elle écrit des polars qui ont pour cadre Marseille ou les Alpes-de-Haute-Provence ainsi que des récits fantastiques (contes, nouvelles, romans…). Elle a déjà publié un récit médiéval intitulé L’enlumineresse et aux éditions Demeter un roman policier à la croisée de plusieurs genres intitulé L’effaceur (juin 2011). |