Quand l’usure de la mémoire atteint Nettie, il est temps pour Georges de regretter son premier amour...
« Nettie ne se souvient plus que le repas est déjà dans le four. Alors elle prend un autre plat et dispose à nouveau les couches de légumes, de viande hachée, avec un peu de crème et de fromage râpé. Nettie refait les gestes qui la rassurent. Au moins n’est-elle plus en train d’essayer de se rappeler. Georges secoue la tête. Bien sûr que non, elle ne se souviendra pas de la promesse d’il y a cinquante ans. Au fond, il a bien fait de les appeler. Qu’ils viennent le plus vite possible, ça ne peut pas durer. C’est trop douloureux de la voir comme ça. »
Valérie Allam possède la faculté d’embarquer le lecteur sur des voies étranges, où le réel n’est jamais vrai, où le mystère est une autre forme de réalité. Le faux semblant est ici manié avec la maestria d’une nouvelliste de grand talent.
Mais depuis toujours ou presque, elle a gardé la même façon de se dégrisailler le quotidien en écrivant des histoires. Très fière de faire partie des auteurs Ska, elle a déjà publié sous format papier des nouvelles dans des recueils collectifs, puis un roman jeunesse, Fatou n’a qu’une jambe, aux éditions Caïman et un album, Saudade di Mar, aux éditions Grandir. Publier sous format électronique est à peu près la seule activité hyper tendance qu’elle pratique. Pour le reste, avouons-le franchement, Louisa Kern ne porte aucun tatouage et ne danse pas la zumba. (…Mais le format électronique, c’est chic !) |